AM Art Films
Paris, 2019

Faire Surface

Lisa Sartorio

Dans le huis-clos de son atelier, Lisa Sartorio recycle, déforme, recompose et sculpte des images de guerre dont elle n’est pas l’auteure. Au-delà de la matière photographique, son œuvre questionne la perte d’impact de ces images et réveille notre regard.

A propos

Synopsis

Dans le huis-clos de son atelier, Lisa Sartorio recycle, déforme, recompose et sculpte des images de guerre dont elle n’est pas l’auteure. Au-delà de la matière photographique, son œuvre questionne la perte d’impact de ces images et réveille notre regard.

L'artiste

Lisa Sartorio est née en 1970 en Tunisie. Photographe plasticienne, elle vit et travaille à Paris.
Elle est représentée par la galerie Binôme, Paris.

Actualités

  • Faire surface remporte le Prix du meilleur court métrage au MIFAC 2020 (Marché International du Film sur les Artistes Contemporains).

  • Faire Surface remporte le Prix de la Fondation Angel Orensanz Center for the Arts (New York, USA)

Fiche technique

Réalisation et image
Stanislav Valade
Montage
Nicolas Blondel
Musique originale
Benjamin Mathevet
Chris Adamski

Durée
05:36
Sélections & Festivals
AVIFF 2020 Art Film Festival

Cannes, France

IVNP 2020 Festival Instants Vidéos Numériques et Poétiques

Marseille, France

MIFAC 2020 Marché International du Film sur les Artistes Contemporains

Le Mans, France

Chronique

Fréquence Guerre


« Je cherche dans la peau de l’image, une matière pour éveiller la pensée »
Lisa Sartorio.

Dans les ténèbres d’un monde désaccordé, l’ostinato mental de Lisa Sartorio ravive les feux de la mémoire. Que sont les images de guerre ? Des témoins dévastés, ou les victimes aux lance-flammes de l’encre invisible des chambres obscures ? Au fracas des armes sur le nerf à vif de l’ouïe, succède la tristesse exsangue des grands désastres.

« Qu’est-ce qui vient après, quand tout a été dit ? » En aveugle éclairée, Lisa Sartorio appréhende l’espace figé de l’image. Touche après touche, l’ancienne photographie se révèle instrument, piano sensible que la main réaccorde avec douceur au réel de l’horreur. Envoûtante cérémonie à contre-jour, où voilés de brumes, velours, soie, papier se tissent entre ses doigts.

Fascinante langue des signes à la surface muette de l’image, avant que la couleur d’une voix ravive l’épreuve du passé. Une de ces voix singulières, fragiles et graves, qui brisées au bord de la falaise n’en sont que plus intenses. Voix empathique de l’artiste offrant son visage à l’être défiguré, voix sertie de métal, armée de résistance.

Emportés par les sortilèges de ces incantations, Stanislav Valade, Chris Adamsky et Benjamin Mathevet, ont fait un pacte avec leurs diables créateurs. Frères d’âmes et de tourments, ils se sont unis à Lisa Sartorio pour prêter à son œuvre, mains fortes, mouvement et musique. Et de ce pacte assumé, issu d’un tremblement de terre humaine, émerge la puissance prophétique de l’hydre.

Á défaut d’être annihilée, la peur de Lisa Sartorio, inséparable du sentiment de compassion, crée un interstice, un relief où, l’espace d’une échappée, l’état de surface est vaincu

Viviane Montagnon, écrivain
Saint Germain du Bois – Juillet 2020

Viviane Montagnon est née à Lyon et vit en Bresse. Elle est écrivain, auteur de chansons et de théâtre, comédienne et chanteuse. Un de ses derniers ouvrages «Le Panier de Lucette» a été publié en 2014 aux Éditions Aréopage.
À paraître bientôt, son prochain récit, « Honoré » aux éditions « L’Astre Bleu ».
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